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Ornements et plis

Khen shish coupe l’espace de la galerie avec une peinture de grand format, un cloisonnement fait de nylon et papier, dans une installation composée d’assiettes, de collages et d’un travail sur TV.
Le symbolisme familier de Shish, un dictionnaire poétique de dessins-peintures, tente constamment de protéger ses nerfs à vif, consolider quelque chose qui la ronge continuellement de l’intérieur, avec le répertoire hautement détaillé qui compose son univers personnel.
L’œil peint est retourné, devenant un bateau, dans une architecture de larmes et de ruban adhésif.
Shish créé une « religiosité noire », un registre d’actes profanateurs universels : noircissement, affaiblissement, enlaidissement.
Les symboles sacrés du monde « décent », « bourgeois » sont écrasés dans une esthétique brutale : les corps et les visages, les assiettes décoratives en porcelaine, et, bien sûr, la peinture. En « perçant » l’esthétique, Shish présente une performance agitée du « Théâtre de la cruauté ». Son visage est mutilé, ses yeux arrachés, son corps devient squelettique, les assiettes sont peintes en noir, le bateau coule, des nœuds pendent, seules les ailes sont laissées sur les anges. Cet emblème de l’ange s’entremêle aux divers travaux dans une praxis visuelle.
Shish présente « une étrange et écrasante typologie du pouvoir de l’horreur ». Ces capacités ont été lâchées pour entraîner le chaos dans le monde, pour entrer en collision et s’écraser sur la culture matérielle « de norme ». Shish cherche la rédemption à travers la « destruction ».
La position de l'objet dissident généré par Shish formule une éternelle et permanente dégradation du monde. La couverture manifeste offerte par l'exposition n’est qu’une section d'un objet mutilé, introduite pour être chargée d’un éventail de nouvelles significations. Ainsi, à partir d’un lexique infini, l'exposition est comme un aperçu sur une petite portion extraite d'un immense univers.

Dr. Ktzia Alon

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